Lucas Mazur a remporté sa demi-finale de para badminton 21/16 – 16/21 – 21/18, face à l’Indien Tarun, l’un des meilleurs de sa catégorie (SL4). Double champion du monde, le Français rêve désormais d’un titre pour « écrire l’histoire » de son sport, représenté pour la première fois aux Paralympiques. La finale aura lieu demain. Interview.
Ç’a été un match très serré. On vous a vu souffrir sur la fin…
Tous les matchs sont très durs physiquement. Les Jeux paralympiques sont vraiment différents des autres tournois. Chaque joueur a encore plus envie de gagner, donne tout ce qu’il a. Et y croit jusqu’au bout. Ici, chaque point est une bataille sans fin… Aujourd’hui, j’ai lutté au plus profond de moi-même pour rester sur le terrain et ne jamais abandonner. Même si j’ai flanché à certains moments. L’énorme soutien des Français m’a beaucoup apporté. Au final je suis content qu’encore aujourd’hui ça tourne à mon avantage.
Comment avez-vous réussi à l’emporter ? Tout s’est joué au mental?
Au mental oui. Le public m’a beaucoup aidé aussi, comme je le disais. Ça s’est joué aussi tactiquement. Dans le jeu, j’ai surtout cherché à imposer un rythme intense, mais aussi à le pousser au fond du court très rapidement. De son côté, il a bien contré, surtout dans le deuxième set, où j’ai commis beaucoup plus de fautes. Au troisième set, j’ai eu la chance de prendre le large très très vite au début. Ce qui m’a permis d’avoir un matelas pour la suite…
Grâce aussi à l’intervention du médecin, j’ai aussi pu gagner du temps et récupérer. J’ai fais appel à lui car je me suis ouvert le genou en plongeant sur un point. Enfin, beaucoup de pensées et de souvenirs m’ont aidé à tenir.
Quel genre de pensées ? Qu’est-ce qui se passe dans votre tête au 3e set?
J’ai pensé au soutien de ma famille et de mes proches, qui m’est très cher aujourd’hui. J’aurais aimé qu’ils soient avec moi à Tokyo. Ils me manquent beaucoup. Je pense à eux très souvent sur le terrain et c’est ce qui me pousse à aller vers l’avant. Parce que j’ai aussi envie d’écrire l’histoire de mon sport. En sachant que les Jeux de Tokyo marquent l’entrée du para badminton aux Paralympiques. J’espère que cette histoire s’écrira de la plus belle des manières demain en finale.