Après deux moissons de médailles très modestes aux paralympiades de Londres et Rio, l’équipe de France de paracyclisme revient en force à Tokyo. Une nouvelle génération de coureurs émerge notamment aujourd’hui, emmenée par Alexandre Léauté (20 ans), Alexandre Lloveras (21 ans) ou encore Dorian Foulon (23 ans).
Décrochée par le cycliste Alexandre Léauté, la première médaille d’or française aux Paralympiques de Tokyo a valeur de symbole. Récemment arrivé au sein de la délégation française, le jeune coureur de 20 ans est à l’image de la sélection tricolore.
11 coureurs sur 13 découvrent les Jeux
Une équipe de para cyclisme flambant neuve a fait son apparition sur le vélodrome d’Izu, à 100 km de la capitale nippone. À de rares exceptions, tous les coureurs engagés dans les épreuves de cyclisme découvrent pour la première fois les Jeux paralympiques. Avec l’envie de rapporter un maximum de médailles après des années de disette – seulement trois podiums décrochés et aucun titre lors des derniers Jeux de Londres et de RIo.
La renaissance du para cyclisme français a débuté il y a quelques années. Sous l’impulsion notamment d’un nouvel encadrement, avec l’arrivée en 2018 de Laurent Thirionet chef d’équipe et ancien champion paralympique, ainsi que de l’entraîneur Mathieu Jeanne. Une fois aux manettes, les deux hommes vont s’appuyer sur un vivier de talents, où se mélangent « de nombreux coureurs déjà présents mais capables de franchir un palier » et la relève incarnée par l’émergence d’Alexandre Léauté, Alexandre Lloveras ou encore Dorian Foulon. Un terreau fertile.
Budget en hausse
Mais le talent ne suffit pas. « Question matériel à l’époque, nous étions à la rue…Et la préparation restait insuffisante », confie Mathieu Jeanne. Les moyens financiers sont alors revus à la hausse. Le budget de la commission para cyclisme de la Fédération française handisport va doubler, dopé par l’Agence nationale du sport (ANS). « C’est important quand on sait que le prix d’achat d’un vélo de compétition peut atteindre 8000 à 14 000 euros. Et qu’en salle, les médailles se gagnent sur des millièmes de secondes, rappelle Norbert Krantz, manager de la cellule Haute-Performance de la Fédération. « Ça nous a permis d’acquérir des roues et des vélos plus performants, de commander des cadres de tandem sur-mesure pour les coureurs, etc. », liste Mathieu Jeanne.
Des essais en soufflerie « comme en F1 »
« Comme en Formule 1, des essais en soufflerie ont même été menés, afin d’étudier les meilleurs positions aérodynamiques possibles dans le but d’améliorer la performance. En vélo solo mais aussi même en tandem, pour évaluer la meilleure combinaison entre la position du pilote et de son binôme », détaille Mathieu Jeanne. Un projet mené en partenariat avec la Fédération Française de Cyclisme. En parallèle, les temps de préparation s’allongent peu à peu, de 2 stages de quelques jours par an jusqu’à un rythme d’un stage par mois lors de l’année écoulée. Sans compter d’autres rendez-vous réguliers.
La France autour de la 4e place mondiale
« En l’espace de trois ans, la France est passée de la 25e place mondiale aux environs de la 4e place, en para cyclisme », souligne Norbert Krantz. Les titres paralympiques d’Alexandré Leauté, en poursuite sur 3000 m (catégorie C2), et de Dorian Foulon en poursuite sur 4 000 m (C5), auxquels s’ajoutent des médailles d’argent et de bronze, couronnent les efforts accomplis.
Première médaille d’or depuis 2008
Avant même la fin des Jeux, la performance des Bleus au tableau des médailles dépasse déjà le bilan des quatre précédentes éditions (au moins). Le chef d’équipe, Laurent Thirionet peut savourer ces nouvelles médailles d’or paralympiques en cyclisme, attendues depuis longtemps. Le dernier à avoir empoché un titre auparavant…c’était lui, en 2008 à Pékin.
Florent Godard
photo : L.Percival-CPSF